L'ARBRE-THEATRE-UNIQUE
- Peinture (61 x 50 cm)
- acrylique s/toile
- 2012
2012 Acrylique s/toile 61x50
Collection privée de Catherine KEMENAR
QU'AIME ET NARRE LES ARBRES BLEUS
C'est un nom de randonnée, un chemin traversant la nuit pour lever l'est, le poser uniquement là où les arbres sont si forts, qu'ils ne peuvent qu'être beaux. Ils tiennen les fleuves et les rivières à bout de branches, leurs font traverser les sas au dénivelé des campagnes. A blés raccourcis. D'un grenier à un moulin, pour que le pain croustille au fournil qu'une maie vigoureuse a d'abord pétri. Ils sont nerveux de la racine, les bougres. A essaimer en corps et encore, comment n'iraient-ils pas d'un bout du monde à tous les jardins de l'univers? Pas possible autrement. Multipliant les croisements, développant des cabanes batelières multiraciales, l'essence au galop, la flore tolérante, ils sont feuillus, fruitiers ou à fleurs.
Au bord des mers tu t'es mise en long,
laissant les légendes embarquer sur ton tronc ras d'eau. Et tu les as liées par des pièces de cœur en un immense puzzle.
Tu as mis le vent dans tes cordes, la voix tantôt grave d'un chant de coton, courbée sous l'esclavage
inventé par le faux-bois, ce maudit instrument des mauvais musiciens. Quand suivant un papillon dans les volutes des herbes folles, tu te faufilais dans les mousses, cherchant le ru, ce filet
né de la source, ta voix cristalline vibra haute-contre, onde d'amour qui monte en chair.
Alors tous les fruits de tes vergers
prirent en tes seins la pulpe nourricière. Cerise, pêche, abricot, pomme, figue, orange, groseille, mûre, mangue, raisin, fraise, sur un lit de feuille je vous goûte à la régalade, mis en pépie.
Des sucs assemblés par la lumière sont sorties des couleurs. Tu m'en as enduit les doigts, en pâtes
épaisses, allongées de médium, la sève, jusqu'à trouver les transparences subtiles du glacis. Sous tes grâces aux fragiles nervures, la force règne face aux orages. En dehors des tromperies déguisées en Trianons d'opérettes, tes plaines délient les cols et franchissent les montagnes de leur franchise sans réserve. Ton sourire souillon purifie et sauvegarde la nature comme un épouvantail au centre d'un élevage de poissons sous l'amer.
Le soleil et la lune nichent en tes faîtes. Tu m'as pris en amazone pour que ta canopée m'oxygène. Qu'aime et narre à l'amour fort est.
La dédicace ardente
Ambiguë et nulle avec une graphie fugace,
la figure fragile se consume dans l'instantané
et signe une dédicace ardente
sous les pieds d'une licorne blanche.
C'est un acte parfait comme un fagot de bois
ou le plexus solaire.
Les volutes grises,
la multitude des images, les essences
retournent à leur origine, à leur oubli.
Le texte coule comme un métal d'eau
parmi les rues vides d'un autre temps.
Ce que nous sommes maintenant est l'ombre de ce
que nous sommes
dans les paroles nocturnes d'un idiome blanc.
Antonio Ramos Rosa
« Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'artiste ou de ses ayants droit est interdite"
- Technique : Peinture (acrylique s/toile)
- Année de réalisation : 2012
- Hauteur : 61 cm
- Largeur : 50 cm
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